La Garde côtière canadienne : naviguer au cœur des méandres de la pandémie de COVID-19 en collaboration avec ses partenaires de l’Arctique
Renseignements fournis par Pêches et Océans Canada
En mars 2020, quand l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré l’état de pandémie en raison de la propagation de la COVID-19 à l’échelle mondiale, une urgence de santé publique a aussi été décrétée dans toutes les régions du Canada, y compris l’Arctique.
L’établissement de partenariats avec les Inuits, les Premières Nations, les Métis et les collectivités du Nord est une priorité pour la Garde côtière canadienne, et la pandémie actuelle ne fait que renforcer cette certitude.
Dès les premiers jours de la pandémie et durant toute la saison opérationnelle 2020, la Garde côtière canadienne a fait front commun avec ses partenaires de l’Arctique pour surmonter des défis inattendus. Cette collaboration a contribué avec succès à la prestation des programmes et des services essentiels de la Garde côtière durant cette situation sans précédent.
Changer de cap et persévérer durant la pandémie de COVID-19
En temps normal, pendant sa saison opérationnelle dans l’Arctique, la Garde côtière canadienne assure la prestation de programmes et de services essentiels dans l’Arctique, tels que le déglaçage, la navigation maritime, les opérations de recherche et de sauvetage, ainsi que les interventions environnementales, de mai à novembre. Elle organise aussi des formations et des exercices en collaboration avec la Garde côtière auxiliaire canadienne et d’autres partenaires nationaux et internationaux, et met en œuvre des activités de mobilisation communautaire dans l’Arctique. Les directives sans précédent qui ont suivi la déclaration de l’urgence de santé publique liée à la COVID-19 ont forcé la Garde côtière canadienne à réagir rapidement pour modifier le Plan des opérations de la Flotte en prévision de la saison estivale 2020, ainsi que les plans d’autres programmes essentiels, afin de s’assurer que les collectivités arctiques ne seraient privées d’aucun service.
Au Canada, la Garde côtière canadienne a d’abord procédé à la mise en œuvre de son plan de continuité des activités, à la création du Centre national de coordination des urgences (en vertu du Système de commandement d’intervention) et à la publication d’une série de procédures opérationnelles normalisées à l’échelle nationale, afin de protéger la santé et la sécurité de ses quelque 6 000 employés d’un océan à l’autre du pays, en mer et à terre. Depuis mars 2020, la plupart des employés de bureau sont en télétravail, alors que les employés chargés de la prestation des services essentiels restent en poste.
Dans la région de l’Arctique, la Garde côtière canadienne a immédiatement changé de cap pour se tourner vers un nouveau programme de navigation maritime et de déglaçage afin de soutenir le réapprovisionnement de ses partenaires inuits, métis et des Premières Nations, ainsi que des collectivités nordiques, et de maintenir la prestation des services essentiels liés aux opérations de recherche et de sauvetage, aux interventions environnementales et à la navigation maritime.
Les autorités de santé publique émettant de nouveaux avis d’une journée à l’autre, la Garde côtière canadienne a dû prendre des mesures claires pour s’adapter à la pandémie : maintien de l’éloignement physique, isolement volontaire, port obligatoire de l’équipement de protection individuelle et dépistage médical quotidien, pratiques rigoureuses de nettoyage et de désinfection à bord des bateaux, interdiction complète des congés à terre et réalisation de tests de dépistage de la COVID-19 chez tout le personnel en mer. Elle a aussi élaboré des plans visant à effectuer des changements d’équipage dans les régions du Sud plutôt que dans l’Arctique, en raison des restrictions de voyage imposées par les gouvernements territoriaux, ainsi qu’à limiter les interactions communautaires afin de minimiser le risque de propagation du virus dans les collectivités éloignées et isolées.
Des exceptions ont été consenties plus tard par les gouvernements territoriaux et les autorités de santé publique afin de permettre certains déplacements conformément à des directives précises. Dans d’autres cas, toutefois, des solutions de rechange ont été adoptées, telles que l’imposition d’une période d’isolement obligatoire de 14 jours à Winnipeg, au Manitoba, pour tous les équipages travaillant à la station d’embarcations de sauvetage côtier de Rankin Inlet, au Nunavut, ainsi que d’une période d’isolement volontaire à Ottawa, en Ontario, et dans d’autres régions du Sud, pour tous les officiers du centre de Services de communication et de trafic maritimes, à Iqaluit, au Nunavut.
Bien que la mobilisation communautaire à bord des navires n’ait pas été possible durant la saison opérationnelle 2020, la Garde côtière canadienne a pu reprendre ces activités en personne plus tard, malgré la pandémie, dès la création d’une zone de déplacement libre entre les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, et conformément aux directives des autorités de santé publique concernées.
Collaborer avec des partenaires au nom de la santé et de la sécurité
Afin de réaliser son changement de cap durant la saison opérationnelle 2020, la Garde côtière canadienne a réuni ses partenaires inuits, métis et des Premières Nations, les gouvernements territoriaux et provinciaux, les autorités de santé publique, d’autres ministères fédéraux et les membres de l’industrie afin de discuter de toute urgence des conséquences des restrictions liées à la COVID-19, de cerner les solutions possibles, de demander des dérogations et de gérer les attentes.
Durant la saison opérationnelle dans l’Arctique, la principale priorité était d’assurer la santé et la sécurité des équipages et des membres des collectivités. De concert avec Transports Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, la Garde côtière canadienne a invité ses partenaires de l’Arctique à déterminer la meilleure approche à adopter pour assurer l’approvisionnement, en toute sécurité, de biens essentiels comme les aliments, les fournitures médicales, le carburant et les matériaux de construction.
À la suite d’une série de rencontres, la Garde côtière canadienne a obtenu l’approbation d’un plan permettant à ses brise-glaces de mettre le cap vers le Nord, comme prévu, en soutien au réapprovisionnement des collectivités arctiques. Des protocoles ont été établis advenant une éclosion de COVID-19 à bord d’un navire, un incident de recherche et sauvetage, une intervention environnementale, une demande d’évacuation médicale d’un navire, le recours aux installations médicales locales d’une collectivité du Nord, des changements d’équipage ou d’autres activités opérationnelles. Transports Canada a aussi pris la décision d’interdire la circulation d’embarcations de plaisance et de navires de croisière dans les eaux côtières de l’Arctique canadien, afin de réduire le risque de propagation du virus dans les collectivités du Nord.
La coopération entre les partenaires de l’industrie a été excellente. La communauté internationale du transport maritime n’a pas tardé à diffuser les leçons tirées des opérations menées dans un environnement où la COVID-19 est présente, afin qu’elles soient une source d’inspiration pour la saison opérationnelle dans l’Arctique canadien. Les gouvernements et organismes inuits, métis et des Premières Nations ont fait connaître leurs attentes, leurs priorités, leurs capacités et les risques auxquels ils sont exposés, de même que les préoccupations des collectivités, soulignant leur volonté d’appuyer l’adoption de mesures visant à renforcer la sécurité des activités de réapprovisionnement.
Résultats de la saison opérationnelle 2020
Malgré la pandémie, les brise-glaces de la Garde côtière canadienne ont permis de respecter les engagements pris à l’égard des opérations et des programmes dans l’Arctique, dont le réapprovisionnement des collectivités et le déglaçage, d’effectuer des relevés hydrographiques, de maintenir les services d’aide à la navigation et de soutenir les programmes scientifiques. La Garde côtière canadienne est restée sur un pied d’alerte dans l’Arctique, prête à faire face à toute situation d’urgence en maintenant son état de préparation opérationnelle, en intervenant rapidement et en réaffectant ses ressources.
Sept des huit brise-glaces partis en mission dans l’Arctique sont maintenant revenus au terme d’une saison opérationnelle couronnée de succès, au cours de laquelle les équipages ont pu acheminer des biens essentiels dans cette région en toute sécurité. Les équipages sont restés en bonne santé, aucun incident majeur de recherche et sauvetage n’a été signalé, ni aucune intervention environnementale, et on a pu éviter la propagation de la COVID-19 dans les collectivités. Le réapprovisionnement des collectivités s’est déroulé en toute sécurité, y compris le réapprovisionnement en biens essentiels des mines et de la base aérienne américaine de Thulé. Des aides à la navigation ont été installées, un programme opportuniste de cartographie du fond marin de l’Arctique par sonar multifaisceaux a été réalisé afin de cartographier des corridors sécuritaires, et des recherches scientifiques ont été menées à bord des navires de la Garde côtière canadienne.
En date du 31 août 2020, soit au milieu de sa saison opérationnelle 2020 dans l’Arctique, la Garde côtière canadienne enregistrait 37 escortes commerciales, 15 missions de reconnaissance des glaces en hélicoptère, un dégagement de ports commerciaux et 45 situations d’urgence dans l’Arctique nécessitant le déploiement/l’affectation de moyens de recherche et sauvetage. Tous les navires travaillant dans l’Arctique étaient prêts à faire face à des situations d’urgence, telles que les incidents de pollution marine, étant équipés à cette fin, alors que les activités de préparation se poursuivent toute l’année.
Naviguer ensemble après 2020
Les relations établies avant et durant la pandémie avec les collectivités, les gouvernements et les organismes inuits, métis et des Premières Nations, ainsi que des partenaires des régions du Nord, soulignent l’importance de travailler en collaboration avec tous ces intervenants afin d’assurer la prestation des programmes et des services essentiels de la Garde côtière canadienne. L’établissement de communications fréquentes et continues avec ses partenaires de l’Arctique a permis à la Garde côtière canadienne de mieux comprendre leurs priorités afin d’être en mesure d’y répondre.
Depuis le début de la pandémie, les Inuits, les Premières Nations, les Métis et les partenaires de l’industrie font preuve de résilience et d’une capacité d’adaptation, et témoignent de leur capacité de prendre des décisions collectives rapidement et de travailler ensemble à protéger la sécurité des collectivités et des équipages dans l’Arctique canadien.
Alors que nous naviguons ensemble à travers les méandres de cette période sans précédent, la Garde côtière canadienne demeure déterminée à travailler de concert avec ses partenaires afin de répondre à leurs préoccupations, de revoir ses priorités et de changer de cap au besoin. La collaboration que nous maintenons avec nos partenaires de l’Arctique afin de trouver des façons innovatrices de poursuivre nos activités malgré la pandémie constitue déjà une base solide pour notre saison opérationnelle 2021 – qu’importe ce que l’avenir nous réserve!
ArcticNet souhaite remercier Pêches et Océans Canada de lui avoir transmis ce récit d’expériences vécues durant la pandémie de COVID-19.