Symposium: Biodiversité et changement dans l’Arctique
Le jeudi 30 mars, des membres de l’équipe d’ArcticNet ont participé au symposium d’une journée que tenait le Musée canadien de la nature (MCN) à Ottawa (Ontario), intitulé Biodiversité et changement dans l’Arctique. Mme Amanda Savoie, Ph. D., organisatrice de l’événement et directrice du Centre de connaissances et d’exploration de l’Arctique, situé au MCN, explique que le choix de ce thème visait à souligner non seulement l’importance de la biodiversité dans l’Arctique, mais aussi les répercussions des changements climatiques sur cette biodiversité. « Nous souhaitions mettre en évidence l’expertise du Musée et d’ArcticNet au chapitre de la recherche sur la biodiversité, tout en présentant des conférences sur les changements climatiques », affirme-t-elle. Grâce à des séances, à des conférences et à des affiches d’une qualité exceptionnelle, cet événement a permis de partager de précieuses connaissances et d’établir des relations constructives, ce qui a contribué à mettre en lumière les changements que subit la biodiversité dans l’Arctique en pleine mutation.
Première conférencière principale de la journée et membre de l’équipe de recherche d’ArcticNet, Prof Emily Choy, Ph. D., a parlé des oiseaux marins de l’Arctique, considérés comme des sentinelles des changements climatiques et de la santé des écosystèmes marins. En plus de fournir des services écosystémiques culturels importants, les oiseaux marins sont des indicateurs de l’exposition des écosystèmes marins aux contaminants, ce qui en font des organismes idéaux à étudier. Bien que les écosystèmes marins de l’Arctique se trouvent très loin des secteurs grandement industrialisés, les quantités de polluants anthropiques à l’état de traces qui y sont transportés constituent une menace pour la santé humaine et l’environnement. Il est donc essentiel de comprendre l’incidence de ces polluants sur les écosystèmes de l’Arctique en mutation.
Prof. Philippe Archambault, Ph. D., codirecteur scientifique d’ArcticNet, était également invité au symposium à titre de conférencier principal. Sa conférence portait sur les écosystèmes benthiques de l’Arctique et les répercussions possibles de la fonte des glaces marines sur les réseaux trophiques de ces écosystèmes. Le message à retenir est que la biodiversité marine de l’Arctique est plus élevée que prévu, mais que la dynamique des écosystèmes est altérée par la diminution de la glace de mer. En raison de l’allongement des périodes sans glace, il devient primordial de réaliser des études sur les modifications possibles des réseaux trophiques des écosystèmes marins dont dépendent grandement les habitants du Nord.
Outre ces conférences, d’autres présentations portaient sur divers sujets, tels que les indices fossiles des changements climatiques, les périodes de floraison des plantes, ainsi que les forêts de laminaires jonchant les fonds marins – un sujet particulièrement important pour Mme Savoie. Cependant, contrairement à Mme Savoie, qui a réalisé de vastes études sur l’univers des fonds marins de l’océan Arctique, la majeure partie de la population considère l’Arctique comme une région mystérieuse, vierge et inaccessible. Bien que ce vaste territoire recouvert de glace et entouré d’eau soit, effectivement, mystérieux, il est important que le public et les chercheurs soient conscients des risques que représentent les changements climatiques pour l’Arctique, ainsi que des efforts qui sont déployés actuellement pour comprendre et limiter ces risques.
« Je pense qu’il est important que la communauté de la recherche arctique se réunisse et diffuse ses recherches, ses données et ses projets futurs. Nous pouvons tisser toutes sortes de liens en nous informant des travaux de nos collègues, car l’établissement de liens entre nos projets est essentiel à notre collaboration et au renforcement de nos recherches. Parfois, nous apprenons quelque chose de nouveau qui nous amène à nous orienter dans une tout autre direction! Il est aussi important que nous partagions nos connaissances avec le public. Devant les répercussions des changements climatiques sur l’Arctique, nous avons la responsabilité de transmettre notre savoir, notamment aux habitants du Nord. » – Amanda Savoie, Ph. D.
Des événements comme ce symposium permettent d’exercer cette responsabilité. En effet, c’est en organisant des événements visant à promouvoir la recherche et l’exploration dans l’Arctique que nous permettrons au public de se familiariser avec cet environnement soi-disant mystérieux qui représente 40 % du territoire canadien. ArcticNet était ravi de commanditer ce symposium et de collaborer à son organisation avec le MCN, et espère continuer d’appuyer d’autres initiatives aussi enrichissantes dans l’avenir.
Auteure: Julia Macpherson, Coordonnatrice des communications scientifiques